La Pologne se trouvait dans une situation inconfortable, coincée qu’elle était entre deux puissances en conflit l’une avec l’autre. Józef Piłsudski tenta une politique de distance « égale » entre les deux voisins et signa en 1932 un pacte de non agression avec l’URSS et et fit de même avec les Allemands en 1934. Tant pour Moscou que pour Berlin, cela ne devait être cependant qu’un paravent dissimulant leurs réelles intentions.
Après l’Anschluss de l’Autriche en mars 1938, puis le partage de la Tchécoslovaquie en vertu du Traité de Munich, vint pour Adolf Hitler, mois plus tard, le moment de résoudre le « cas polonais ». A cette époque, il ne s’agissait pas pour lui d’effacer de la carte la Deuxième République mais bien de la réduire au rang de vassal servil. En octobre 1938, le ministre allemand des Affaires étrangères, Joachim von Ribbentrop, présenta une vision des relations avec la Pologne prévoyant entre autres l’incorporation de Gdańsk au Reich ainsi que la liaison extraterritoriale des deux via la Poméranie polonaise. Ces desideratas, formulés à nouveau au début de l’année 1939 sous une forme maintenant bien plus ferme, rencontrèrent un refus catégorique de la part du ministre polonais des Affaires étrangères, Józef Beck.

Hitler, perdant espoir dans la soumission de son voisin oriental sans l’usage de la force, signa un plan d’attaque de la Pologne dès le 3 avril (Fall Weiss) et lors d’un discours au Reichstag (le 28 avril), il rejeta la déclaration de non-agression de 1934. La réponse de la partie polonaise fut le discours prononcé par le ministre Beck devant la Diète le 5 mai. Il dit alors ce que voulait entendre la grande majorité des citoyens de la Deuxième République : « La paix est une chose de valeur et souhaitable. […] Mais la paix, comme toutes les choses en ce monde, a son prix. Il n’y a qu’une seule chose dans le vie des hommes, des nations et des Etats qui n’ait pas de prix. Cette chose, c’est l’honneur. »
Hitler était déjà décidé à mener la guerre, surtout lorsque le 23 août 1939 fut signé à Moscou le pacte germano-soviétique de non-agression (« accord Ribbentrop-Molotov ») dont le protocole secrèt définissait les futures sphères d’influence, dont le partage de la République. Il décida que l’agression débuterait à l’aube du 26 août. Le pacte d’entraide signé par la Pologne et la Grande-Bretagne, aux termes duquel était prévu une aide immédiate en cas d’attaque, ne retarda cette agression que de quelques jours.
